Monographie Jean Metzinger
Recherche et rédaction par Alexander Mittelmann
Pré-lancement du livre numérique
Amateurs d'art, découvrez la vie et l'art de Jean Metzinger et de son entourage, replacés dans l'évolution de l'art moderne en général. Prévu pour être publié sous forme de livre numérique (des versions imprimées seront également disponibles), trois volumes (ou Tome) séquentiels couvriront la carrière de l'artiste de 1902 à 1956 et son influence ultérieure; ils comprendront plus de 600 reproductions d'œuvres de Metzinger, de nouvelles informations, des découvertes, des recherches, des interprétations et des commentaires originaux, avec plus de 700 sources primaires, secondaires et tertiaires.
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Tome I
(1902-1914)
Metzinger a connu la notoriété dès le début de sa carrière, tant comme peintre divisionniste que comme poète. Après une brève période fauve, il a, en 1907 et 1908, présenté des œuvres originales s’inscrivant dans le précubisme et, en 1909, près d’un an avant sa Note sur la peinture (oct.-nov. 1910), il a développé le concept de la Note sur la peinture En 1908, il a réalisé ce que l’on peut considérer comme le premier portrait cubiste. À l'automne 1909, seules les œuvres de Braque, Picasso et Metzinger pouvaient être considérées comme cubistes. Cézanne, d’une part, et les mathématiques, d’autre part, ont joué un rôle décisif dans le passage de Metzinger du divisionnisme au fauvisme, puis du précubisme au cubisme. Dans ses mémoires, il écrit : "Je rêvais de peindre des verres dans lesquels personne ne songeât à boire, des plages impropres à la baignade, des nus définitivement chastes. Je voulais un art qui se posât d'abord comme une représentation de l'impossible."
De 1908 au printemps 1909, la schématisation abstraite visible dans l'œuvre de Metzinger s’affermit. L’héritage de Cézanne, s'il n’a pas disparu complètement de l'esprit du temps, est maintenant brutalement dépassé, remplacé par quelque chose de plus radical. En tant que leader du mouvement vis-à-vis des critiques et du public, Metzinger a subi de plein fouet l'assaut critique et, par conséquent, il s’est affirmé.
Le rôle de Metzinger à l'avant-garde d'une révolution, la schématisation précoce de la forme et de la couleur, les parallèles présents dans sa poésie, les attaques portées contre lui, ne sont que quelques-uns des thèmes du tome I, culminant avec une analyse des principales publications sur le cubisme, une visite des grandes expositions cubistes à Paris, Barcelone, Berlin, Prague, Moscou, plusieurs grandes villes des États-Unis, et leurs répercussions mondiales.
Metzinger mérite de prendre sa juste place dans l'histoire de l'art. Les faits eux-mêmes le démontrent. Il était plus qu'un simple théoricien et peintre; c'était un intellectuel, un poète, un critique, un être humain sensible qui comprenait le monde qui l'entourait, qui traduisait le monde qu'il voyait et, plus important encore, le monde qu'il ressentait au delà des mots et des images. L'intérêt de Metzinger pour les mathématiques, la littérature et l'art s'est combiné pour former un ensemble d'œuvres sans précédent; des œuvres symétriquement équilibrées, proportionnées avec précision, intelligemment colorées et impeccablement dessinées, qui reflétaient en même temps ses émotions, sa sensibilité, avec une élégance raffinée que lui seul était capable d'obtenir.
Tome II
(1914-1924)
L’évolution du cubisme en 1913-14 a marqué un changement dynamique à la fois dans la théorie et la pratique. Metzinger est au centre de cette nouvelle phase de l'histoire de l'art ; ce qu'il appelait une nouvelle harmonie ou une nouvelle perspective, que l’on a qualifiée par la suite de Cubisme de cristal. La perspective tout entière devient mobile. Plutôt que de représenter des objets ou des scènes statiques à partir de plusieurs cadres de référence, l'ensemble du plan de l'image devient dynamique. Metzinger construit des œuvres basées sur ses lois de déplacement, de retournement, consistant en diverses transformations de symétrie inhérentes à l'armature géométrique sous-jacente. La nouvelle perspective de Metzinger englobe et supplante le cubisme antérieur. On assiste à une généralisation de la perspective multiple restreinte d'avant 1914, qui est maintenant réduite à un cas particulier.
Une revalorisation majeure des principes fondamentaux de la peinture vient à peine de commencer, sous l’impulsion de Metzinger. Gris, Severini, Gleizes, Lipchitz, Rivera, Blanchard, Herbin, Valmier, Survage, Villon, Lhote, Marcoussis, et d'autres rassemblés au sein de la Galerie L'Effort Moderne et au-delà, adoptent et adaptent les principes de Metzinger.
S’appuyant sur la cristallisation des principes fondamentaux qu’il a développés tout au long de la guerre, Metzinger utilise ses découvertes, d'une manière subtile, de 1918-19 jusqu'au milieu des années 1920 ; c’est ce qu’il surnomme le réalisme "conceptualiste". Il écrit alors : « La multiplicité des signes doit permettre au spectateur de reconstituer l'objet dans sa pleine réalité. Il s'agit de provoquer une synthèse mentale et non, comme on l'a dit inexactement, une synthèse optique. En fait, les signes sont des images fragmentaires différemment traitées suivant qu'elles ont trait à des notions variables (situation, direction relative soit à un autre objet, soit aux limites du tableau) ou à des notions permanentes (horizontalité de la surface d'une table, etc.) » (Jean Metzinger, Le Cubisme, est-il mort? 1921)
Tome III
(1924-1956)
Le troisième volume explore la phase néoclassique mécanisée de Metzinger (de 1924 à 1930). Léonce Rosenberg écrit en 1927 : "Les œuvres actuelles de Metzinger ont un ordre, une pureté, une noblesse et une conscience professionnelle que j'aimerais trouver également chez beaucoup d'artistes qui le critiquent. Metzinger est un classique et c'est pour cela qu'il jouit de toute ma sympathie agissante et qu'il a eu également tant de peine à percer à une époque encore entachée de romantisme". Classique, non pas dans les apparences, mais dans les principes."Est classique tout art dont la vie intérieure et la vie extérieure sont en parfait équilibre, de même pour les moyens et le but". (Léonce Rosenberg, Bulletin de L'Effort moderne, novembre 1927, No. 39, et décembre 1927, No. 40)
L'ordre, la pureté et la noblesse sont restés caractéristiques des figures monumentales de Metzinger, de 1930 au milieu des années 1940, entrecoupées d'apparitions périodiques de cubisme pur, non dilué. L'artiste Suzanne Phocas, devenue Suzanne Metzinger, est son sujet de prédilection.
Au cours des années 1940, Metzinger commence une nouvelle série d'œuvres basées sur la perspective mobile, différant considérablement en style et technique de ses œuvres antérieures, caractérisées par des représentations simultanées à partir de plusieurs cadres de référence, représentant des choses perçues plus que "l'image totale". Émergeant d'une succession de moments qui "rayonne dans la duréeet de déplacements spatiaux, le dynamisme est rendu possible par un usage de la couleur et de la forme de la vie réelle telle qu'elle est vécue dans l'esprit. (Jean Metzinger, Note sur la peinture, Pan: 60, no. 10, Paris, October–November 1910)
Metzinger écrit en 1940 : "Ce n'est qu'après bien des renoncements et bien des redressements que nous pouvons-nous abandonner à la magie des formes colorées qui, comme les mots d'un poème, développent leur signification au-delà de l'objet qu'elles désignent... C'est une erreur que de jeter au hasard les rudiments du dessin, de la perspective, de la physique des couleurs et de l'histoire de l'Art". (Jean Metzinger, Cézanne et la Peinture, Sud-Est, 5 octobre 1940)
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